top of page

L'amaxophobie (peur de conduire)

Il y a quelques temps, un homme d’une soixantaine d’années est venu me voir parce qu’il n’arrivait plus à conduire depuis un accident survenu en ville. L’événement n’était pas récent mais depuis, il ressentait une montée de panique dès qu’il approchait d’un rond-point ou d’un carrefour. Son cœur s’accélérait, ses mains devenaient moites, et il avait la sensation de « perdre le contrôle ». Comme beaucoup de personnes, il avait commencé à éviter plusieurs trajets… jusqu’à renoncer presque totalement à prendre sa voiture.

Ce type de situation est fréquent : la peur s’installe, l’évitement la renforce, puis la vie quotidienne se rétrécit. Ce trouble s'appelle l'amaxophobie (peur de conduire)


L’accompagnement s’est fait en deux grandes étapes.


A. Enseignement des techniques de thérapie (5 séances) :


1. Comprendre ce qui se passe pendant la peur`


On identifie ensemble :

  • les pensées automatiques catastrophiques (« Je vais refaire un accident », « Je ne vais pas m’en sortir dans la circulation »),

  • les sensations physiques (battements, tensions),

  • et les comportements d’évitement.


2. Apprendre à reprendre le contrôle du corps


Avec plusieurs outils TCC :

  • Respiration vagale pour activer le système parasympathique (→ C’est lui qui ralentit : apaisement, digestion, détente, respiration profonde.On l’appelle aussi « frein vagal ». A la différence du système sympathique → C’est lui qui accélère : tachycardie, tension, vigilance, “fight or flight”.)

    Dans la respiration vagale (ou cohérence cardiaque), l’idée est en réalité de stimuler le parasympathique pour réduire l’emballement sympathique.


  • Méthode ACARA pour réguler l’anxiété étape par étape,


  • Auto-suggestions (slogans) pour stabiliser l’esprit ("La force soit avec moi!", "Je peux le faire!"


3. Travailler les pensées anxieuses (restructuration cognitive)


Avec :

  • la technique du "détective" pour vérifier la réalité des peurs (preuves pour et contre)

  • les stratégies cognitives pour réévaluer les scénarios catastrophiques,

  • un travail d'imagerie mentale et d’anticipation réaliste des situations qui déclenchent la peur.


Il y a aussi deux modalités supplémentaires et spécifiques à l’amaxophobie et

nommées par le Dr ZUMBRÜNNEN :

o 1. Le pétrissage ou serrer le volant

o 2. L’œil américain


Une deuxième étape d’exposition

B. Expositions progressives en Réalité Virtuelle (VR) (5 à 10 séances)


La VR permet de s’exposer sans danger, à son rythme, dans des environnements réalistes :

  • conduite en ville,

  • circulation modérée ou dense, météo variée

  • feux rouges, ronds-points, dépassements,

  • situations qui rappellent l’accident, mais dans un cadre sécurisé.


L’avantage de la VR, c’est qu’on peut répéter les scènes, faire pause, revenir dessus, ajuster la difficulté… et surtout, retrouver la sensation de maîtrise, avant de retourner sur la route réelle. On y associe, en fin d'exposition, pour se récompenser, la relaxation en RV dans des milieux apaisants choisis par le patient (montagne, foret, plage, montgolfière..)

🌿 Et ensuite ?

Une fois que la confiance revient dans les environnements virtuels, on peut transférer les apprentissages dans des trajets progressifs dans la vraie vie : petites routes, puis centre-ville, puis trajets plus longs.

L'amaxophobie (peur de conduire) n’est jamais une fatalité. Avec un accompagnement TCC structuré et des outils modernes comme la réalité virtuelle, on peut réellement retrouver la capacité et

la liberté de conduire.


Environnements de conduite C2Care pour l'amaxophobie

Commentaires


bottom of page