Je me sens seul(e), mais je ne veux pas de médicaments
- Anne Fierry Vérité
- 22 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 août
La solitude est une expérience universelle, mais profondément intime. Elle n’a pas toujours besoin de mots, ni même de raison. Parfois, elle est là comme une présence sourde, en toile de fond de nos journées. Elle nous serre le cœur, nous ralentit, nous isole même en pleine foule.
Beaucoup de personnes que je reçois me disent cette phrase : “Je me sens seul(e), mais je ne veux pas de médicaments.”Et ce refus n’est pas de l’entêtement. C’est un appel, souvent, à autre chose : à être entendu autrement que par un silence chimique. À ne pas être réduit à un symptôme. À rester en lien avec ce qui souffre en soi, sans l’anesthésier.
Jung disait que "la solitude ne vient pas du fait d’être seul, mais du fait qu’on ne peut pas exprimer ce qui nous semble le plus important."Il avait raison. Ce n’est pas tant l’absence des autres qui pèse, mais l’impossibilité d’être en relation véritable, d’être compris dans sa singularité.
Et c’est cela que permet une démarche thérapeutique fondée sur l’écoute : offrir un espace où ce qui semble inexprimable peut enfin se dire. Où la solitude devient peu à peu un lieu d’exploration, et non plus d’enfermement. Ce n’est pas toujours facile. On peut mettre du temps avant d’oser, de s’ouvrir, de se faire confiance. Mais ce temps est précieux. Il est le début d’un chemin intérieur, qui ne cherche pas à supprimer la souffrance, mais à l’accueillir, à lui donner un sens.
Il est possible de ne pas “traiter” la solitude comme une maladie. Elle peut être un appel profond, un tournant, une épreuve féconde. Et parfois, dans cet espace de parole, une autre relation naît — à soi-même d’abord, puis au monde, autrement.
Ce que j’essaie de proposer dans mon cabinet, c’est cela : un lieu discret, bienveillant, où rien n’est forcé, où l’on peut simplement être là, sans masque, sans performance. Parce que souvent, c’est là que commence le lien véritable.





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